Ce lundi 28 avril 2025, un peu avant 15h, l’ancien patron de la police nationale, Louis Philippe HOUNDEGNON, et son coaccusé Camille AMOUSSOU sont appélés à la barre devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Le premier substitut du procureur prononce ses réquisitions.
À l’encontre de Louis Philippe HOUNDEGNON, le ministère public a requis deux ans de prison fermes et deux millions de francs CFA d’amende. Selon le procureur, en raison de ses anciennes fonctions, l’ex-directeur général de la police nationale était tenu à un devoir de réserve, qu’il aurait violé en s’exprimant dans les médias à propos d’un supposé projet de coup d’État pour lequel il aurait été approché.
« Il n’a révélé aucun secret défense », a rétorqué l’un des avocats de la défense durant les plaidoiries. Pour le ministère public, le fait d’avoir évoqué publiquement ce projet a « gravement affecté la quiétude de la personne visée ». Une argumentation aussitôt contestée par Me Fidèle ABOUTA, qui a souligné l’absence de plaignant dans le dossier.
Le parquet a également évoqué la découverte de documents jugés compromettants au domicile du principal accusé.
Me Fidèle ABOUTA a rappelé le parcours et les services rendus par son client à la République. Il conclut son intervention en lançant : « Ne tuez pas la liberté ! », reprenant ainsi un célèbre titre de l’artiste Gnonnas Pedro. L’avocat a demandé la relaxe pure et simple de son client, qualifiant le dossier de « vide ».
Me François Kéké a dénoncé « la vacuité abyssale » du dossier. Me Yaya Pognon renchérit, en fustigeant les nullités de la procédure et l’absence de preuves. « Rendez la justice au peuple béninois », a-t-il imploré.
Invité à s’exprimer, Louis Philippe HOUNDEGNON a lâché :
« Je m’en remets à la justice et à l’Éternel. »
Concernant Camille Amoussou, le ministère public a requis sa relaxe pure et simple.
Le président de la cour a annoncé le renvoi de l’affaire au 19 mai 2025 pour rendre son verdict.