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Affaire Dangnivo : « Il n’a pas tué Dagnivo. Ce n’est pas possible », déclare Me Julien Aplogan

Procès affaire Dangnivo : Me Julien Aplogan défend Alofa

Dans une interview accordée à Bip Radio, l’un des conseils de la défense, Me Julien Aplogan, estime que son client, Codjo Alofa, n’a pas pu être l’auteur de l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo.

Me Julien Aplogan : Nous sommes en train de confronter les déclarations des experts, aux déclarations des accusés et aux mentions des déclarations qui ont été faites dans les différents procès-verbaux qui sont au dossier de la procédure.

Bip Radio : Maître, qu’est-ce qu’on retient de ces déclarations ?

Me Julien Aplogan : Notre client, il est poursuivi pour assassinat et il ne reconnaît pas les faits. Il continue de ne pas les reconnaître. En l’état de la procédure, tout porte à croire que comme vous l’avez entendu à l’audience. Il était déjà en prison le 16 août 2010, alors que M. Dangnivo à disparu dans la nuit du 17 au 18. Ce qui fait que physiquement, ce n´est pas possible que notre client ait commis cet assassinat.

Bip Radio : Qu´est-ce qui met les enquêteurs sur sa piste alors ? Pourquoi il est impliqué dans cette affaire ?

Me Julien Aplogan : On nous parle, pêle-mêle d’un téléphone qui aurait été fouillé. On nous parle d’enquête parallèle qui aurait conduit jusqu’à Monsieur Alofa, mais jusqu’à présent rien ne tient debout. De toute façon, rien ne peut enlever au dossier, la vérité selon laquelle, Monsieur Alofa était déjà dans les mains de la police judiciaire. Il était sous mains de la justice le 16, donc on ne comprend pas comment il aurait pu, à partir du 17, commettre un assassinat.

Bip Radio : Mais, déjà au début, votre client avait déjà endossé la responsabilité de cet assassinat. Maintenant, qu’est qui s’est passé ?

Me Julien Aplogan : Vous l’avez entendu à la barre, les conditions dans lesquelles ces aveux lui ont été extorqués. Évidemment, je n’ai pas l’intention de plaider le dossier dans les médias, mais nous avons entendu que notre client a été contraint de faire un certain nombre d’aveux, qu’il renie complètement, qu’il vient nier à la barre. Parce qu’il se sent en situation de prise de confiance, il a l’impression maintenant qu’il ne risque plus rien. Vous noterez qu’à un moment donné, on a organisé son évasion par exemple. Il s’est rendu lui-même à la police judiciaire, parce qu’il craignait pour sa vie.

C’est un dossier rocambolesque avec, sans doute, encore des rebondissements que vous allez voir les jours à venir.

Bip Radio : Les experts, on les a écoutés ce matin sur le test ADN surtout, qu’est ce qu’on en retient ?

Me Julien Aplogan : Un problème fondamental dans ce dossier par rapport aux tests ADN. Les experts sont peut-être de bonne foi, mais ils ne peuvent analyser que les tissus qu’on leur a remis. Nous, la défense, nous disons que les tissus qu’on a remis aux experts ne correspondent pas au corps qui a été retrouvé prétendument dans la maison de notre client.

Vous avez vu cette histoire de procès-verbal, de scellé. Le 27 août, ils sont venus exhumer le corps, on nous a dit qu’il y avait eu un procès-verbal de scellé. Nous nous sommes rendu compte que le procès-verbal en fait a eu lieu le 28, le lendemain. L’autopsie a eu lieu le 29. Et donc, nous nous posons une question simple : est-ce que c’est la personne qui a été vue qui a été exhumé, qui a été autopsié ? Nous en doutons fortement. Et dès lors que, nous sommes persuadés que Monsieur Dangnivo est mort et que des prélèvements ont sans doute été fait sur son corps, ses prélèvements ont été envoyés à l’étranger et donnés aux experts d’ici, c’est forcément lorsqu’ils font l’analyse de ses prélèvements, on trouvera que l’ADN de monsieur Dagnivo correspondait bien aux prélèvements. Maintenant, nous disons qu’il y a un second corps. Nous disons qu’il y a deux corps. Le corps trouvé n’est pas forcément le corps de Dangnivo. C’est la position, la conviction de la défense et ce n’est pas une conviction farfelue.

Bip Radio : Mais le médecin a dit qu’à 99 % qu’il y a un lien de parentalité avec les prélèvements faits sur la famille

Me Julien Aplogan : Oui c’est vrai, il y a un lien de parenté jusqu’à plus de 99,99 %, sauf que les tissus qui ont été prélevés, analysés, nous disons que ces tissus ont été prélevés sur le corps de Dagnivo mais que le corps trouvé chez notre client n’est pas celui de Dagnivo parce que le corps du crime se trouvait prétendument chez notre client. Et nous disons que les tissus analysés n’ont pas été prélevés sur ce corps là. C’est ça, le débat qui a eu lieu entre le biologiste, professeur Laleye, et la défense et puis la partie civile aussi.

Bip Radio : Donc vous ne remettez pas en cause les résultats du test ADN, mais c’est plutôt le corps que vous ne reconnaissez pas ?

Me Julien Aplogan : Dès lors que les résultats ont été faits sur un corps qui est celui de Dagnivo, ça ne change absolument rien parce que c’est l’imputabilité du crime. On dit de notre client qu’il a tué Dangnivo. Nous disons que le corps trouvé chez lui n’est pas le corps de Dangnivo. C’est ce que nous disons.

Bip Radio : Vous espérez quoi pour la suite ?

Me Julien Aplogan : Nous estimons tout simplement que la vérité soit dite et que notre client soit enfin acquitté, puisqu’il est en détention provisoire depuis plus de 15 ans. Il y a eu des décisions de la Cour constitutionnelle qui prouvent que la détention provisoire est anormalement longue. Nous estimons qu’enfin la justice rendra droit à notre client, de ce qu’il est innocent dans cette affaire et qu’il va pouvoir reconstruire sa vie.

Bip Radio : Vous êtes convaincu que Alofa n’a pas tué Dangnivo ?

Me Julien Aplogan : Il n’a pas tué Dangnivo. Ce n’est pas possible. C’est tout simple. Depuis le 16 août, il n’a jamais été remis en liberté jusqu’à aujourd’hui. Il n’a pas pu tuer Dangnivo dans la nuit du 17 au 18 août. Ce n’est pas possible.

Bip Radio : Merci maître

Me Julien Aplogan : Je vous en prie.

 

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